Les faits
La nouvelle tombe : Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI, est arrêté par la police de New York alors qu'il était dans un avion sur le point de décoller. La police lui reproche d'avoir agressé une femme de chambre de l'hôtel Sofitel où il serait descendu. La jeune femme serait entrée dans sa suite d'hôtel, à l'invitation du room service, alors qu'il prenait sa douche. D'après la jeune femme, DSK serait sorti nu de sa douche et l'aurait agressé sexuellement. Le patron du FMI plaide non coupable mais ne nie pas la relation sexuelle.
Les gens
- Dominique Strauss-Kahn a passé désormais plusieurs jours en prison (et pas la plus sympa, Rikers Island, un coupe-gorge), soumis à une procédure antisuicide. En liberté surveillée dans un appartement de Manhattan, il peaufine sa défense avec ses ténors du barreau (on évoque le recours à des détectives privés pour saper la réputation de la femme de chambre). Entre temps, DSK a démissionné de la tête du FMI remplacée par Christine Lagarde. Il sera libérée bien plus tard après le retrait du procureur vu les enregistrements de la victime qui met en doute sa version des faits.
- La femme de chambre, dont l'identité n'a été officiellement révélée que bien plus tard, ne communique pas. Choquée, elle est "en lieu sûr". Les rumeurs les plus folles circulent sur son compte: par exemple, sa nationalité, qui change tous les jours, dernière version en date, elle serait Guinéenne. Et des personnes qui se présentent comme des membres de son entourage mentent à tour de bras: ainsi, celui qui s'est présenté comme son "frère" est soit un ami de la famille, soit son ex-mari... Elle decide bien plus tard d'accorderune interview sur la chaine ABC afin de repondre aux differentes questions et commencez une compagne mediatique contre DSK.
L'enquête
Elle tourne autour de plusieurs points cruciaux
- l'heure du crime (si crime il y a): DSK affirme avoir quitté la chambre d'hôtel entre 11h15 et 12h30. Les caméras de surveillance de la réception le montrent rendant sa clé à 12h28. La femme de chambre affirme avoir été agressée vers midi.
- DSK était-il pressé de quitter sa chambre? Oui, estime le procureur qui mène l'enquête contre lui. Non, explique le clan DSK. Celui-ci avait un déjeuner avec sa fille, étudiante à New York. Un témoin estime qu'il a quitté l'hôtel en toute hâte..
- la relation était-elle forcée (voir les chefs d'accusation, assez sordides) ou consentie, comme l'estiment les avocats de DSK? Les enquêteurs ont effectué des prélèvements ADN pour essayer d'en savoir plus. Le côté "police scientifique" de l'enquête fait penser à un épisode des Experts.
- la femme de chambre connaissait-elle DSK? Elle affirme que non, mais une de ses collègues explique qu'il y avait eu un briefing sur sa venue, et que la photo du patron du FMI était accrochée dans les vestiaires.
La chute de DSK (allégorie)
Les dommages collatéraux
- politiques
Forcément, au PS, ça change la donne, à quelques semaines de la date limite d'inscription aux primaires. DSK, grand favori des sondages (où il n'est plus testé), out, ça déconcerte les strauss-kahniens, ça profite à François Hollande et ça pourrait décider Martine Aubry à se lancer. Attention à ne pas apparaître comme un candidat par défaut... A droite, on jubile sous cape.
- médiatiques
Les journalistes, avec un peu de recul, commencent à évoquer le côté coureur de jupons de DSK. Avec des anecdotes enfouies, des souvenirs un peu gênés, et le débat sur la vie privée des politiques.
- juridiques
A-t-on le droit de diffuser la photo de DSK menottes aux poignets? Le doute reste entier, même si le CSA demande d'y aller mollo.
- complotistes
57% des Français et quelques socialistes pensent que c'est un coup monté.
Et vous qu'en pensez-vous?